Communiqué de presse du 20 mars 2019

Le harcèlement de rue est un fléau contre lequel celles et ceux qui en sont la cible n’ont que trop peu de recours. Pour y répondre : l’application EyesUp! Conçue par une association de bénévoles, elle fournit un moyen d’action aux victimes et témoins du harcèlement sexuel. En le signalant et l’analysant, l’application aide les cibles à garder la tête haute, tout en ouvrant les yeux de la société. Un crowdfunding lancé demain devrait lui permettre de voir le jour.

L’idée est née d’un constat simple : la plupart du temps, pour une cible de harcèlement sexuel, il n’est pas possible de réagir sans se mettre en danger ; une des seules réactions envisageables: s’effacer et à oublier au plus vite. En bref, à baisser les yeux…

En apportant aux cibles et aux témoins d’acte de harcèlement un moyen d’action simple, anonyme et discret, l’application EyesUp a pour vocation de documenter les occurrences de harcèlement sexuel pour les rendre plus tangibles et visibles. En effet, vivre le harcèlement sexuel dans le silence, le banaliser ou tenter de l’oublier lorsqu’il a été subi ne permet pas de lutter contre son impact néfaste de manière active, autant sur le plan individuel que sociétal.

Fournir un outil aux cibles et récolter des données

EyesUp vise à simplifier et anonymiser au maximum la démarche de signalement, à travers une application mobile accessible en tout temps et en tous lieux.

Bien que des statistiques alarmantes montrent par exemple que 72 % des jeunes Lausannoises ont été confrontées, au moins une fois, à un épisode de harcèlement de rue au cours de 12 derniers mois (50 % au moins une fois par mois), l’ampleur et la réalité du problème semblent souvent négligés. De plus, le harcèlement sexuel ne fait que très rarement l’objet de dénonciations à la police. La complexité de la démarche lors d’un dépôt de plainte ne se prête pas à la dénonciation d’un tel acte, parfois vécu plusieurs fois par jour, par des auteurs différents et inconnus.

La vocation d’EyesUp est donc d’enrichir parallèlement ces statistiques grâce à des données plus concrètes et constamment évolutives. L’application permet aux cibles de harcèlement sexuel d’agir pour elles-mêmes, de ne pas s’effacer, de garder leur dignité sans se mettre en danger, tout en contribuant à lutter contre ce phénomène au niveau collectif.

Finalement, EyesUp a également pour objectif de regrouper des ressources pour soutenir, informer et sensibiliser. Elle rassemble des articles de vulgarisation scientifique, des fiches d’information, des astuces ainsi qu’un recueil des associations actives dans les domaines touchant au harcèlement sexuel.

CHF 40’000.- à atteindre grâce à de précieux soutiens

Pour donner vie à l’application, assurer sa maintenance technique et graphique, mais aussi assurer le traitement des données, EyesUp a besoin de réunir CHF 40’000.-. Pour ce faire, l’association lance une campagne de récolte de fonds sur la plateforme de crowdfunding We Make It du jeudi 21 mars au jeudi 25 avril 2019. De nombreux soutiens ont répondu à l’appel de contribution: le Fri-Son (Fribourg), La Gravière (Genève), GastroLausanne (Vaud), le VIFFF (Vaud), le Cully Jazz Festival (Vaud), les artistes Lisa Voisard, Kevin Crelerot et VFelder, la Cie d’improvisation du Cachot (Vaud), la Cie de danse Comme Ça (Vaud) et les Petits Chanteurs à la Gueule de Bois (Neuchâtel).

Déjà remarqué pour son engagement contre les inégalités entre femmes et hommes, Yann Marguet a quant à lui tout de suite répondu positivement à la demande de EyesUp. Dans la vidéo promotionnelle du crowdfunding – réalisée par les producteurs indépendants Grouxprod – il joue le rôle d’un harceleur… écoeurant. Ce qui ne devrait pas manquer de donner envie à chacune et chacun de mettre la main au porte-monnaie pour faire exister EyesUp.

L’association EyesUp

Composée d’une équipe de 8 bénévoles, EyesUp offre une belle diversité de savoir-faire:

• Léonore Porchet, spécialiste en communication, députée vaudoise
• Laura Folly, spécialiste en sciences du comportement
• Max Felder, chargé de recherche en sciences sociales
• Natalija Gucescka, développeuse
• Margot Tissot (@des_sottises), graphiste
• Géraldine Bouchez, juriste
• Sara Gnoni, comptable et conseillère communale lausannoise
• Gisana Riedo, psychologue

Lien vers le We Make It: https://wemakeit.com/projects/application-eyesup

Site internet: www.eyesupapp.ch / Mail: eyesupapp@gmail.com

Réseaux sociaux: Facebook, Twitter, Instagram, YouTube

Contacts

Léonore Porchet, présidente et membre fondatrice, 079 350 67 43

Laura Folly, responsable scientifique et membre fondatrice, 076 653 25 64

Max Felder, responsable scientifique et membre fondateur, 079 365 15 92